le foin à volonté

En collaboration avec Magali Gagnon de Kinéhorse


le bien-être du cheval passe par son estomac

Il a été prouvé déjà à maintes reprises par la communauté scientifique que le bien-être du cheval passe par son estomac. On sait aussi que le mode de distribution des aliments va avoir un impact fort sur l’apparition de certaines pathologies ou encore sur les stéréotypies (tics ou vices). 

Nous savons que le cheval est un herbivore monogastrique. Son estomac étant de petite taille (il contient environ 12 litres), il se vidange rapidement. Ce qui amène le cheval a faire de nombreux petits repas. Il mange entre 16 et 18 heures par jour. C’est essentiellement dans la dernière portion de l’intestin que se fait la digestion par la flore intestinale. 

D’ailleurs, saviez-vous que les scientifiques avaient pu établir un lien être une alimentation contenant beaucoup de moulée et l’apparition d’ulcères gastriques.  En effet, les aliments concentrés diminuent le temps de mastication (en raison de la taille des aliments) au contraire du fourrage qui lui augmente la mastication et donc contribue à abaisser le ph de l’estomac.

cheval avec laisse et licol qui broute de l'herbe

On considère que le cheval est à volonté quand il reste au moins 10% de foin lors de la distribution du prochain repas.

le cheval auto-régule sa consommation de foin, vraiment?

Quand j’étais étudiante, on nous parlait du foin à volonté comme de la panacée de l’alimentation du cheval. J’avais entendu parler de certaines études qui démontrent que les chevaux diminuaient leurs consommations de foin une fois installés dans un régime à base de foin à volonté. Je dois vous avouer que tout cela me rendait septique. 

Je suis propriétaire de mon propre cheval depuis assez longtemps pour savoir que le cheval est une machine à manger et je voyais mal comment lui en donner plus le ferait manger moins. Mais j’avais à cœur la santé et le bien-être de mon cheval, alors je me suis lancée dans l’aventure « chevaux avec foin à volonté ».

Pour commencer, il faut écarter un premier écueil. Il me semblait que mes chevaux étaient à volonté car je comptais une demi-balle par tête de pipe. Mais je me trompais. 

On considère que le cheval est à volonté quand il reste au moins 10% de foin lors de la distribution du prochain repas. En l’occurrence, il ne restait pas, ou presque pas, de foin quand je venais nourrir à nouveau. De plus, il faut aussi considérer que les chevaux trient leur nourriture, ils n’aiment pas toutes les herbes. Les refus sont aussi de l’ordre de 10% environ. Vient encore un 10% de perte normale. 

chevaux en troupeau

Je constate que la dynamique du groupe a aussi changé. Ils adoptent à nouveaux des comportements sociaux, que je voyais assez peu.

une expérience qui a porté fruit

J’ai donc augmenté ma quantité de foin jusqu’à ce qu’il reste une quantité importante de foin. Résultat des courses, avec 6 chevaux à nourrir, je consomme environ 8 balles par jour, parfois 9. Je dois vous avouer que là, j’ai commencé à me demander si je n’étais pas en train de me faire avoir. Cette histoire devenait un gouffre financier. Les écrits que j’avais lu disaient pourtant tous la même chose : il faut persister, une fois à volonté la consommation diminue. J’ai donc décidé de poursuivre mon expérience. 

Quelques jours plus tard, enfin il semble se produire une baisse de consommation. Durant les 2 semaines suivantes, la baisse est notable. Je passe de mes 8 à 9 balles à environ 6 balles par jour. Ces résultats m’encouragent. Un mois plus tard, en hiver je précise, mes chevaux consomment entre 4 et 6 balles par jour. Je constate que la dynamique du groupe a aussi changé. Ils adoptent à nouveaux des comportements sociaux, que je voyais assez peu. Les chevaux se grooment (toilettages mutuels), jouent. Le rythme de la journée change lui aussi. La fin de la matinée et le début d’après-midi est maintenant consacré à la sieste et les chevaux sont plus actifs de nuit!

J’ai donc constaté une augmentation de la qualité de vie de mes chevaux depuis que je les nourris à volonté. Toutefois, nourrir à volonté demande la mise en place d’une routine plus compliquée pour le propriétaire. Il faut tenir compte des rejets, stimuler le mouvement, s’assurer que chaque membre du troupeau a accès à la nourriture, nourrir de façon régulière pour éviter que finalement le cheval mange des herbes qu’il aurait délaissé. 

Je vous laisse maintenant tenter l’expérience de votre côté!

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